1. Germain Lepage

 

 

     Fils d' Étienne Lepage et de Nicole Berthelot, Germain et son frère Louis sont les premiers représentants du patronyme à venir en Nouvelle-France et ils sont de fait même à avoir la plus grande descendance parmi les ancêtres Lepage. Nous reparlerons des autres Lepage venus dans la colonie plus bas. Ils étaient originaire de la région de Courson-les-Carrières, dans le bourg d'Ouanne. Ils ont sensiblement le même âge car les recensements de 1666, 1667 et de 1681 les faisant naître vers 1640. Aucun contrat d'engagement nous permet de fixer avec certutude la date de leur arrivée dans la colonie. On pense qu'ils ont débarqué à Québec, vers 1661, à titre d'engagés, pour une période de 36 mois, car il y a un document date du jeudi 24 janvier 1664 où Louis Lepage est l'objet d'une plainte formulé par Charles Legardeur et Germain est confirmé à Québec le 3 juin 1664. En juillet 1664, il est certain que l'engagement des deux frères est terminé. Le 9, Marie-Barbe Boullogne, épouse de Louis d'Ailleboust, leur concède quelques arpents à prendre dans la seigneurie d'Argentenay, dans la paroisse de Sainte-Famille.

 

     En 1666, cette terre est déjà divisée entre les deux hommes qui figurent séparément au recensement. L'année suivante, ils partagent la même maison et, déjà 15 arpents ont été mis en valeur. Cette terre fera l'objet d'une division officielle, le 24 octobre 1672.

 

     Revenons à Germain Lepage. Germain se marie en France vers 1652 avec Reine Loury. De ce couple naîtra trois enfants dont deux fils. Marie, baptisée le 17 septembre 1653 à Ouanne, serait décédée en bas âge, de même que Guillaume, baptisé le 31 janvier 1658 aussi à Ouanne. Le seul apparamment à être resté vivant est René, baptisé le 10 avril 1656, lui aussi à Ouanne. On a parlé plus haut que les frères Lepage avaient divisé la terre, deux arpents de front chacun. Louis hérite du logis d'en bas tandis que Germain hérite de la grange. Germain conserve la maison qu'il a construite depuis la séparation de l'habitation, avant le contrat officiel. Ce partage a lieu parce que Germain a fait venir son épouse de France. Elle arrive avec leur fils René et Constance la soeur de Germain. Les nouveaux arrivants sont arrivés avant le 27 février 1673, car, à cette date on retrouve les noms de René, Constance et Étienne Lepage, dont le nom apparaît pour seule et unique fois aux registres, serait peut-être le père des trois pionniers.

 

     Constance Lepage épouse François Garnier ou Garinet à Sainte-Famille, le 5 février 1674. Elle aura six enfants, cinq filles et un fils. Elle a passé sa vie à Saint-François de l'Île d'Orléans. Elle décède à cet endroit et y est inhumée le 18 août 1688.

 

     Le premier août 1677, les religieuses Hospitalières lui concède une nouvelle terre de trois arpents de front dans la seigneurie d'Argentenay, entre les habitations de Louis Lepage, son frère et de Pierre Labbé. Au recensement de 1681, il possède un fusil, douze bêtes à cornes et cinquante arpents de terre en valeur. Germain Lepage demeurera à l'Île d'Orléans jusqu'en 1696 environ. On ne sait quand Reine Lory, son épouse décéda, nous pensons qu'il est survenu entre 1687 et 1696. Germain était parti rester avec son fils René et sa famille dans la seigneurie de ceui-ci.

 

     À Rimouski, pendant plus d'un quart de siècle, laissa dans son entourage une réputation de saint patriarche. Il suppléait au missionnaire en officiant les prières, enseignant le catéchisme aux enfants. Il ondoyait les enfants nouveaux-nés, assistait les malades à leur derniers moments. On doit savoir que le missionnaire venait qu'une fois au deux ans dans cette seigneurie si éloignée.

 

     Germain Lepage décède le 26 février 1723, l'acte lui donne 101 ans, mais en réalité il doit avoir 85 ans environ. Le Recollet Gelase de Lestage, en revenant de Miramichy, fit célébrer un service et écrivit: ... est décédé Joseph Germain Lepage, d'une vie exemplaire, dans une mortification de tous ses sens, d'une dévotion angélique, mort en odeur de suavité, parlant jusqu'à sa dernière heure ... il est trépassé en embrassant son crusifix. Il faut chercher longtemps dans les archives de l'Église canadienne pour trouver un témoignage aussi éloquent.

 

 

    

 

      

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