René Ouellet

     Tous nos concitoyens portant le patronyme Ouellet-Ouellette, ont pour ancêtre commun un pionnier prénommé René Houallet. Fils de François Houselain, récepteur général du Poitou et d'Élisabeth Barré, du bourg de Beaupéré, évêcher de Luçon. Ce parisien dont la date de naissance semble inconnue, pourrait être né vers 1639. Pourquoi cette date? Simplement parce qu'un document publié par le généalogiste Archange Godbout parle d'une donation mutuelle en tre les parents de René, le premier juin 1639, «Me, François Houallet, commis aux cinq grosses fermes de France et Élisabeth Barré, sa femme, demeurant à Paris, rue des Urselins, paroisse Saint-Landry, se font donnation mutuelle au dernier survivant, pour la bonne amitié qu'ils se portent.» Si leur fils était né en 1635 comme le suppose son acte de sépulture, les Houallet n'auraient pas eu à faire rédiger ce document. L'existence de nos pionniers en France nous est souvent inconnue. Cependant, il signe son nom et peut-être sait-il lire et écrire.  

     René Ouellet, nous allons utiliser ce patronyme dorénavent, serait traversé en Nouvelle-France vers 1663 selon le généalogiste Joseph Eugène Ouellet. René contracte mariage devant le notaire Romain Becquet, le jeudi 4 mars 1666, avec Anne Rivet, fille du roi arrivée en 1665 et veuve de Grégoire Hisse et le mariage est célébré à l'église de Québec le 8 mars suivant. De leur union naîtra  trois enfants: Abraham dit Joseph (1667), Mathurin-René (1669) et Grégoire (1672). Après leur mariage le couple semble s'installer vers Sainte-Famille, Isle d'Orléans où Ouellet aurait obtenu et entrepris le défrichement d'une terre, en 1663. Ce n'est que dix ans plus tard, soit le 6 février 1673 que René reçoit les titres officiels de concession permettant de savoir que cette terre, la deuxième de la paroisse du côté ouest, est voisine de celles de Pierre Mailloux dit Desmoulins et de René Baucher dit Morency. C'est sur cette terre que viennent au monde ses fils. Anne Rivet décéda le 5 et fut inhumée le 7 avril 1675 au Château-Richer.

     Il semble qu'après le décès de son épouse, René quitte la côte de Beaupré pour aller s'établie dans la seigneurie de La Bouteillerie, à la Rivière-Ouelle, où le seigneur du lieu lui concède une terre de huit arpents de front par quarante deux de profondeur. Le veuf n'aurait pas emmené ses enfants avec lui, les ayant plutot placés chez des familles amies. René se remaria avec Thérèse Migneault, veuve de Nicolas Lebel, et fille de Jean Migneault et de Louise Cloutier, le 6 février 1679 à  La Pocatière (acte enregistré à Québec). De cet union naîtront sept enfants, tous nés à La Pocatière. René Ouellet mit en valeur sa terre de la Rivière-Ouelle de même celle de La Pocatière, amenée par sa deuxième épouse comme dot de veuve.

    René vécut jusqu'à l'âge avancé de 87 ans (d'après son acte de sépulture). Il décède à La Pocatière le 15 janvier 1722 et y est inhumé le lendemain. Sa veuve décède à Kamouraska le 3 décembre 1728 et y fut inhumée deux jours plus tard.

     La vie de René Ouellet ne fut pas toujours rose, en voici la preuve: Lorsque René reçoit les titres officiels de concession le 6 février 1673, il vend sa terre quelques jours plus tard à Robert Coutard, avec cabane et hangar qui s'y trouvent pour la somme de 100 livres. Par la suite, il loue pour un an la terre de Pierre Soumande à l'Isle d'Orléans. Suite au décès de Martin Guérard qui est retrouvé mort dans les glaces sur la grève de l'Isle d'Orléans, le 13 avril 1676, on lui intente un procès. En raison d'un incendie, Guérard et son épouse demeuraient chez Louis Lepage. Guérard est parti le 17 mars, pour se rendre au Château-Richer, au moulin du Sault-à-la-Puce, et est porté disparu. Sébastienne Loignon, épouse de Louis Lepage, déclare que René Ouellet et Marie Botte ont l'intention de se marier. On les soupçonne de l'avoir tué et d'avoir jeté son corps sur la grève. Faute de preuves suffisantes, l'affaire est classée.

     Par contre, il existe un fait marquant dans l'histoire de Rivière-Ouelle qui raconte que Houallet et ses fils du premier lit se joindre en 1690, aux habitants de Rivière-Ouelle et empêcher Phipps et ses soldats de débarquer à cet endroit.