Tous les Baillargeon de vieille souche qui habitent l'Amérique sont issus de deux cousins venus de bourgs voisins. L'aîné, Jean était de Londigny et Mathurin, d'Embourie, canton de Villefagnan, au diocèse d'Angoulême.

 

 

1. Mathurin Baillargeon

 

 

     Mathurin, né le 12 septembre 1626 et fils de François Baillargeon et de Marie Mignotte. Il épouse aux Trois-Rivières, le 7 août 1650, la poitevine Marie Métayer, fille d'Étienne et de Jeanne Robine. Le couple s'était présenté avant la cérémonie chez le notaire Nicolas Gâtineau dit Duplessis pour y faire un contrat de mariage. Mathurin Baillargeonfigure au rang des pionniers du poste des Trois-Rivières, car c'est dans la région trifluvienne qu'il se fixe et élève sa famille. Marie Métayer présente 10 enfants à son mari entre 1651 et 1667. Les Iroquois guerroyaient dans le coin et mettaient le poste en péril: il fallait avoir un courage à toute épreuve pour rester à cet endroit. Pourtant, c'est seulement à partir de 1665, avec l'arrivée du régiment de Carignan, que le poste des Trois-Rivières retrouvera la paix. Au moins deux fils contracteront mariage, Antoine et Nicolas. Le premier, qui prit le surnom de Durivage, épousa Marie-Madeleine Bigot, au Cap-de-la-Madeleine, mais le mariage fut annulé. Il s'adonnait à la traite des pelletries et, avant la fin du siècle, jeta son dévolu sur une amérindienne, Marie Choupingoua. C'est au poste des Illinois que l'union fut bénite. De ce mariage naquit trois filles et deux fils, Pierre et Michel. Ce dernier vit le jour à Montréal mais les autres, dans la vallée du Mississipi.

 

     Le frère d'Antoine, Nicolas, qui était dit Baucage, épousa à Gentilly, vers 1696, Marie-Thérèse Harel, fille de Jean et de Marie Pescher. Le couple vécut tout d'abord à Champlain, puis se fixa à Sorel et eut 9 enfants, dont 4 fils. Le pionnier Mathurin mourut après le recensement de 1681 tandis que sa veuve, elle, décéda après le 2 juin 1687. On ne sait rien de l'endroit où a eu lieu l'inhumation des deux corps, les registres sont muets.

 

 

2. Jean Baillargeon

 

 

     Penchons-nous maintenant sur l'autre pionnier, Jean Baillargeon. Jean est né vers 1612 et est le fils de Louis et de Marthe Forvier. Jean épousa à Québec le 20 novembre 1650, Marie Guillebourdeau, fille de Louis et de Marie Maguin et est originaire de Marçay près de Vivonne. Avant de s'établir, il passera quelques années comme employé sur une ferme de la pointe ouest de l'Île d'Orléans.

 

     En 1656, il devint propriétaire d'une maison à la Basse-Ville de Québec, mais de curieuse façon. En effet, Martin Prévost se présente chez le notaire Andouart, le 5 juin de cette année là et achète la maison de René Maheust. Or, dix jours plus tard, il déclare devant le même tabellion avoir agi pour et au profit de Jean Baillargeon. Jean Baillargeon avait déjà quatre enfants, tous baptisés à Québec, dont trois fils. Deux de ceux-ci devaient prendre épouse: Nicolas en 1683, avec Anne Crépeau et Jean, la même année, avec Marie-Jeanne Godbout. De ces unions naquirent 12 enfants, dont 7 fils, et Nicolas se remaria et eut 3 enfants, dont 2 fils.

 

     En 1662, Jean Baillargeon devenait veuf. trois ans et demi plus tard, soit le 8 mars 1666, il épousait Esther Gaudreau (Coindriau), veuve de Jacques Laporte. La même année, les recenseurs trouvent le couple sur sa terre de l'Île d'Orléans. Les fils Jean et Nicolas, nés du premier lit, vivent sous le toit paternel, avec une fille de leur belle-mère, Marie Laporte. Quelques mois plus tard Jean perd sa seconde épouse, car elle n'est plus là quand les recenseur reviennent en 1667. À ce momment-là, 16 arpents de la ferme sont en valeur, et celle-ci compte 5 bêtes à cornes. D'après les registres, Jean Baillargeon est décédé avant le recensement de 1681.

 

    

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