Joseph-Macé Gravel

 

 

     On ne sait malheureusement pas de quel bourg de France nous est venu ce pionnier. Certains l'on prétendu de Bretagne, mais lorsqu'il reçoit la confirmation au Château-Richer, le 2 février 1660, en même temps que plus d'une centaine d'autres adultes de la côte, on le dit de Normandie. Le généalogiste René Jetté croit qu'il est originaire du Perche. A-t-il été recruté par Robert Giffard? C'est possible.

 

     Joseph-Macé Gravelle dit Brindelière arriva célibataire sur le continent. Il épousa le 1 mai 1644 à la chapelle Notre-Dame-des-Anges de Québec, Madeleine Tavernier, fille d'Éloi et de Marguerite Gagnon.Âgée d'environ 17 ans, Marguerite Tavernier était la nièce des trois frères Mathurin, Jean et Pierre Gagnon, qui devaient doter la colonie d'une abondante progéniture. Mathurin Gagnon assista au mariage ainsi que Noël Juchereau des Châtelets et Pierre Le Gardeur de Repentigny.

 

     En 1646, Olivier Letardif devenait procureur général de la seigneurie de Beaupré et acheta un huitième de celle-ci pour 1500 livres. En 1650-1651, il accorde une vingtaine de concessions qui formeront le noyau de la future paroisse de Château-Richer. Les historiens le considèrent comme le fondateur de ce village. Parmi les colons qui en ont bénéficié, figure Joseph-Macé Gravelle. Il a pour voisins deux autres pionniers qui sont arrivés très tôt dans la colonie: Zacharie Cloutier et François Bélanger. On devine qu'à cette époque, les colons doivent afficher une certaine solidarité pour faire échec aux aléas. Gravelle et Bélanger conviennent de s'entraider. Lorsque qu'arrive le momment où Bélanger doit respecter sa partie du contrat, il se défile. Le tout se règlera par-devant le notaire Claude Aubert: Bélanger versera une somme de 100 livres par arpents défrichés à Joseph-Macé Gravelle.

 

     Le couple Gravelle/Tavernier aura 12 enfants. Seul le premier n'atteindra pas l'âge adulte, il meurt étouffé dans son lit dans la nuit du 10 au 11 janvier 1646. Six fils et cinq filles naîtrons ensuite. Pierre (1647), épousera en 1676 Madeleine Cloutier, fille de Zacharie et de Madeleine Émard, mais il décède un peu plus d'un an plus tard, laissant un fils, Augustin. Alexis (1649) semble être demeuré célibataire; il décéda à l'Hôtel-Dieu de Québec en 1715. Puis arrivèrent deux jumelles (1651), Marguerite et Élisabeth. La première épousa Noël Racine, fils d'Étienne et de Marguerite Martin, en 1667 et lui donna 10 enfants. La seconde épousa Mathieu Côté, fils de Jean et de Anne Martin, également en 1667. Cette union eut neuf enfants.

 

     Ensuite Naquit Jean (1654), qui épouse Marie Cloutier, soeur de Madeleine. Le couple eut sept enfants. Deux autre filles vinrent par la suite, Marie-Madeleine (1656) et Françoise (1659). Toutes deux entrèrent chez les Ursulines de Québec en 1674 et 1678 respectivement. La seconde oeuvra aux Trois-Rivières. Un autre couple de jumeaux vint par la suite, Joseph et Claude (1662). Le premier épousa Marie Bélanger, fille de Charles et de Barbe Cloutier (1689) et eut 5 enfants. Le second épousa Jeanne Cloutier, fille de Charles et de Louise Morin et le couple eut une bonne douzaine d'enfants.

 

     Enfin la famille se compléta par la venue d'une autre fille, Geneviève (1667), qui suivit l'exemple de ses soeurs Marie-Madeleine et Françoise en se faisant comme elles, religieuses chez les Ursulines.

 

     Un autre fait digne de mention, le couple Gravelle/Tavernier fut probablement le premier en Nouvelle-France à porter au baptême deux couples de jumeaux.

 

     Le pionnier persévéra sur sa terre du Château-Richer jusqu'à la fin de ses jours. C'est là qu'en 1666, les recenseurs le trouvent. Il a 50 ans et sa femme, 39. Le toit familial abrite encore 10 enfants dont les âges varient de 2 à 19 ans. Lors du recensement de 1667, Joseph-Macé Gravelle est à la tête d'une exploitation importante: 52 arpents en culture et 36 bêtes à cornes.

 

     Joseph-Macé Gravelle, l'ancêtre de tout les Gravel et Gravelle de l'Amérique du Nord, décéda au Château-Richer le 24 avril 1686 et son inhumation fut célébré le surlendemain soit le 26 au même endroit. Il laissa comme legs à ses descendants le souvenir d'un vaillant pionnier. Son épouse, Marguerite Tavernier lui survécut 11 ans. Elle décéda le 12 janvier 1697 aussi au Château-Richer.

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